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Devant le G20, Zelensky plaide pour la fin de la guerre mais refuse des accords de Minsk 3

Le président ukrainien a plaidé pour la fin du conflit, évoquant notamment sa volonté d'un échange de prisonniers «tous pour tous». Mais pour Moscou, le rejet par Kiev de nouveaux accords de Minsk reflète une volonté de ne pas négocier.

S’exprimant en vidéo face aux dirigeants du G20 à Bali, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sans doute grisé par les récentes reprises de terrain, a semblé vouloir négocier à son avantage avec la Russie. Abordant la question des prisonniers, le dirigeant a exigé d’échanger sans distinction tous les prisonniers des deux camps. Dans le même temps, il a réitéré son opposition à la conclusion de nouveaux accords de Minsk, ce qui montre selon Moscou que Kiev ne souhaiterait pas, en réalité, négocier.

Zelensky ne veut pas de Minsk 3


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«Je suis convaincu qu’il est temps à présent que la guerre destructrice de la Russie s’arrête», a déclaré Volodymyr Zelensky, dans son habituel t-shirt kaki. «[Elle] doit et peut être arrêtée», a-t-il ajouté, selon la traduction en anglais consultée par l’AFP. 

Quant aux moyens à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif, le chef d’Etat a précisé, d’après un compte-rendu de l’agence russe TASS, qu’il ne signerait pas d’accords sur le format des accords de Minsk 1 et 2. «Il n’y aura pas de Minsk 3», a-t-il spécifié, estimant que Moscou ne les respecteraient pas. Conclus en 2015, les accords de Minsk étaient censés constituer une base pour le règlement du conflit dans le Donbass entre Kiev et les républiques autoproclamées. Mais la Russie accuse les autorités ukrainiennes d’avoir toujours refusé de les appliquer.

Volodymyr Zelensky a ajouté que l’Ukraine avait son propre plan de paix. Parmi les mesures défendues par Kiev, figure notamment un échange intégral de prisonniers. «Nous devons nous unir pour le seul modèle possible de libération des prisonniers “tous pour tous “», a ainsi affirmé le président ukrainien. Il a précisé que l’échange incluait les civils partis en Russie, qui sont selon lui des «personnes déplacées».

Le dirigeant a ensuite qualifié le sommet de «G19», excluant symboliquement la Russie (représentée à Bali par le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov). 

L’Ukraine réclame le retrait des troupes russes de son territoire et le retour de son intégrité territoriale, incluant la Crimée, rattachée à la Russie en 2014. Le président ukrainien s’est par ailleurs interdit par décret de négocier avec Vladimir Poutine.

Moscou dénonce des revendications «irréalistes»

Pour la Russie, les revendications ukrainiennes sont irréalistes, comme l’a expliqué Sergueï Lavrov en marge du G20. «Tous les problèmes proviennent de la partie ukrainienne qui refuse catégoriquement des négociations et avance des revendications manifestement irréalistes et pas en adéquation avec la situation», a fait valoir le ministre russe des Affaires étrangères, tout en réaffirmant que Moscou ne s’opposait pas à des négociations. 

Sergueï Lavrov a en outre dénoncé le caractère «russophobe» de l’intervention de Volodymyr Zelensky devant le G20. Il a également accusé une fois de plus l’Occident de mener une «guerre hybride» contre la Russie en se servant de l’Ukraine. Il a par ailleurs affirmé que les pays du «tiers-monde» qui ne se sont pas joints aux sanctions savent pertinemment «qui freine ce processus [de paix]», à savoir l’Ukraine puisque Volodymyr Zelensky «s’est fixé lui-même l’interdiction de conclure un accord avec la Russie». 

Tous les problèmes proviennent de la partie ukrainienne qui refuse catégoriquement des négociations et avance des revendications manifestement irréalistes

Le chef de la diplomatie russe s’est montré sceptique sur les informations parues dans la presse selon lesquelles les Etats-Unis envisageraient des négociations : «Ces rumeurs apparaissent régulièrement, puis disparaissent», a-t-il commenté. 

Enfin, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré à l’agence RIA Novosti que le refus par le président ukrainien d’accords de Minsk 3 «confirm[aient]» que Kiev n’avait pas l’intention de négocier. 




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