France

«Ils oseront tout !» : les mascottes des JO de Paris seront produites en majorité… en Chine

Plusieurs personnalités se sont émues d'apprendre que les mascottes de l'événement sportif, censées «incarner l'esprit français» selon le comité d'organisation des Jeux, seront produites essentiellement par l'industrie chinoise.

Les mascottes dévoilées par le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 le 14 novembre ont déclenché une vive polémique en raison de leurs conditions de fabrication.

Dénommés «Phryges», les deux bonnets phrygiens – l’un des symboles de la Révolution française – n’ont en effet pas recueilli l’assentiment général, ces peluches de couleur rouge devant être pour la quasi-totalité fabriquées en Chine, «comme la très grande majorité des peluches vendues en France», ont souligné les organisateurs au cours d’une conférence de presse.


JO 2024 : porte d’entrée pour une privatisation de la sécurité en France ?

Le marché a certes été confié aux entreprises françaises Gipsy et Doudou et compagnie, la seconde prévoyant de produire 15% de son quota dans son usine à Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), qui s’agrandira pour l’occasion. Pour cette partie de la production française, «le rembourrage, l’assemblage, et la couture seront réalisés en Bretagne», détaille l’AFP, mais les matières premières viendront de Chine, où seront aussi effectuées les préparations des pièces détachées.

Au final, 8% du processus de fabrication sera donc assuré en France selon le comité d’organisation, qui a par ailleurs affirmé : «On veut que ces mascottes incarnent l’esprit français.»

Interviewé sur RTL ce 15 novembre, le chirurgien et essayiste Laurent Alexandre a dénoncé un choix «honteux» et un «suicide technologique et industriel» dont le responsable «devrait être viré sur le champ», jugeant l’annonce d’autant plus choquante dans un moment où il est question de réindustrialiser la France. «Il faut refaire du made in France», a-t-il réclamé.

Sur RMC, Yves Jégo, fondateur du label «origine France garantie» destinée à valoriser les productions hexagonales, a également parlé de «douche froide» à propos de cette délocalisation d’une partie de la production, alors que le Salon du made in France se tenait justement du 10 au 13 novembre. «Si les Jeux Olympiques sont partis pour ne pas être made in France, on aura raté l’effet d’image, l’effet du retentissement des savoir-faire français. Il faut que le Comité olympique se réveille […] pour faire que ces Jeux soient made in France et non made in China», s’est-il emporté. 

S’élevant contre le prétexte consistant à «garder les miettes pour faire semblant de faire fonctionner l’entreprise française», Yves Jégo a mis en garde contre le danger de «devenir totalement chinois» en termes de production industrielle, comme l’avaient illustré les pénuries de masques durant la crise sanitaire.

Sur le même thème, le leader des Patriotes Florian Philippot a fustigé un «symbole désastreux», estimant qu’«une clique veut vraiment la mort de la France et de son tissu industriel» et en appelant à une réaction du gouvernement.

«Ils oseront tout !», a réagi le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan sur Twitter, jugeant qu’il y avait là matière à avoir «honte».

Les JO de 2024 sont déjà au cœur d’une série de polémiques, qu’il s’agisse des rémunérations des membres du comité d’organisation (son directeur Tony Estanguet perçoit 270 000 euros bruts annuels), de l’emploi de travailleurs en situation irrégulière sur les chantiers des infrastructures destinées à accueillir les compétitions ou encore des inquiétudes liées à la sécurité de cet événement d’ampleur.




JO 2024 : enquête ouverte pour «travail dissimulé» et «emploi d’étrangers sans titre» sur chantier


Source

Leave a Reply

Your email address will not be published.

Back to top button