France

Immigration : l’exécutif plaide pour la création d’un titre de séjour «métiers en tension»

Les ministres du Travail et de l'Intérieur ont exprimé leur souhait de créer un titre de séjour «métiers en tension», avec l'objectif de recruter dans les secteurs qui peinent à trouver de la main-d'œuvre. Les premières critiques n'ont pas tardé.

Dans une interview mise en ligne ce 2 novembre par le journal Le Monde, Gérald Darmanin et Olivier Dussopt, respectivement ministres de l’Intérieur et du Travail, ont plaidé en faveur de la création d’un titre de séjour «métiers en tension», destiné aux travailleurs sans-papiers déjà sur le territoire, avec l’objectif de recruter dans les secteurs qui peinent à trouver de la main-d’œuvre.

C’est le patronat qui a demandé à ce qu’il y ait plus de main-d’œuvre

Tandis que Gérald Darmanin a évoqué la mise en place d’«une protection sociale adéquate» pour les futurs détenteurs d’un tel visa, son collègue Olivier Dussopt a tenu à anticiper les critiques de certains de ses adversaires politiques : «Le RN ne pourra pas nous faire le coup du travail volé aux Français car on est sur des postes qui sont déjà occupés par des travailleurs en situation irrégulière justement parce qu’ils restent vacants. L’objectif, c’est bien que l’immigration économique reste une façon subsidiaire de répondre aux besoins», a assuré le ministre du Travail qui a souligné que des «organisations professionnelles» appelaient de leurs vœux à «faciliter le recrutement d’étrangers». 

Remarque similaire de Gérald Darmanin : «C’est le patronat qui a demandé à ce qu’il y ait plus de main-d’œuvre», a assuré le ministre de l’Intérieur qui s’est par ailleurs permis une référence à l’économiste Karl Marx, démarche assez rare pour un responsable politique de droite. «Nous ne donnons peut-être pas assez de titres de séjour aux gens qui travaillent et […] un certain patronat [les] utilise comme une armée de réserve, pour parler comme Marx», a estimé celui qui a rejoint le parti présidentiel fin 2017.

Le RN monte au créneau 

Si l’interview que les deux ministres ont accordé au Monde a rapidement été saluée au sein de la majorité présidentielle, elle n’a pas soulevé de vague immédiate à gauche de l’échiquier politique. En revanche, des responsables du Rassemblement national (RN) n’ont pas tardé à monter au créneau.

«Comment donner un nouveau nom à une campagne de régularisation de clandestins», a ainsi commenté la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, en repartageant l’article en question du Monde.

«Encore une preuve qui démontre que le discours de fermeté du ministre de l’Intérieur sur l’immigration n’est que de la com et que l’avis des Français ne compte pas sur ce sujet. Incapables d’expulser les clandestins, ils leur offrent un titre de séjour…», a abondé en ce sens le député RN du Gard Nicolas Meizonnet.

Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la première fois que la majorité présidentielle se montre favorable à une telle mesure. Fin 2019, des parlementaires LREM avaient par exemple publié une tribune dans laquelle ils appelaient à «trouver chez l’autre ce que nous n’avons plus chez nous». 




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