France

Incident «raciste» à l’Assemblée : la gauche rassemblée en soutien à Carlos Martens Bilongo (VIDEOS)

Suite aux propos jugés racistes d'un élu du RN et à la suspension de séance à l'Assemblée le 3 novembre, LFI a organisé un rassemblement de soutien au député du Val-d'Oise, en présence de Jean-Luc Mélenchon et des autres composantes de la Nupes.

Un rassemblement de soutien au député de la France insoumise (LFI) Carlos Martens Bilongo s’est tenu ce 4 novembre aux abords de l’Assemblée nationale, pour dénoncer une interpellation jugée raciste à son égard d’un élu RN, la veille dans l’hémicycle.

Vers 13h15, le député du Val-d’Oise a été accueilli sous les applaudissements de ses collègues de la Nupes (LFI, PS, PCF, EELV) vêtus de leurs écharpes tricolores, du leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon et de quelques centaines de personnes, portant des drapeaux français et des étendards des partis de la coalition.

Mélenchon réclame la sanction disciplinaire «la plus sévère» de l’Assemblée

«Je suis partagé entre joie et tristesse parce que j’ai reçu beaucoup de messages de soutien cette nuit», a déclaré Carlos Martens Bilongo, évoquant au-delà de son cas personnel «l’ensemble des personnes visées par des attaques racistes», soit «des millions de Français» ciblés par des propos tels que ceux tenus par le député du Rassemblement national (RN) Grégoire de Fournas la veille. «En 2022, nous ne devons pas laisser place à ces idées», a souligné le parlementaire lors de ce rassemblement organisé à l’initiative des Insoumis.

«Il faut que la peine soit proportionnelle à l’acte, la proportion c’est dehors», a réclamé Jean-Luc Mélenchon, qui souhaite la démission du député RN Grégoire de Fournas ainsi que la sanction disciplinaire «la plus sévère» de l’Assemblée, à savoir une exclusion temporaire. La veille, l’intergroupe de la Nupes avait publié un communiqué demandant cette exclusion de l’élu RN.

«Ils sont ce qu’ils ont toujours été, des racistes, des fascistes», a lancé Jean-Luc Mélenchon dans un discours axé sur la dénonciation du RN. Le chef des Insoumis a rappelé que «le peuple français est un et indivisible» et que «tous les êtres humains sont semblables […] et donc égaux en droits, quelle que soit leur religion, quelle que soit leur couleur de peau, quel que soit leur genre». L’ex-candidat à la présidentielle a rappelé qu’il n’était lui-même pas né en France : «Lui, il n’est pas né en Afrique, moi j’y suis né, et personne ne m’a jamais dit d’y retourner», a-t-il lancé sous les applaudissements.

«Un seuil a été franchi», a estimé la présidente du groupe parlementaire LFI Mathilde Panot, ajoutant que les députés RN «ne nous font pas peur». La députée LFI du Val-de-Marne Rachel Keke en a appelé à la «fraternité». «Personne ne va nous intimider», a-t-elle lancé, rappelant qu’elle était députée de la Nation au même titre que ceux du RN. «A un moment, il y a du respect, on ne va pas baisser les bras», a-t-elle plaidé.

«On est révolté par ce qu’il s’est passé», a renchéri la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, évoquant le «besoin de se rassembler, d’être très forts face au racisme et à la xénophobie, au projet de l’extrême droite». L’élue a ensuite publié sur Twitter des photos de la manifestation, réaffirmant son rejet de «la banalisation du venin de l’extrême droite». «Trier le peuple en fonction de la couleur de peau, de l’origine, de la religion réelle ou supposée, est une rupture avec les principes républicains», a-t-elle insisté.

Des élus du PS, ainsi que des communistes et des écologistes ont aussi apporté leur soutien au micro. «Leur vernis craque», a jugé la députée EELV Sandra Regol à propos du RN, qui révèle à cette occasion son «visage raciste et xénophobe». La députée a taclé au passage le président de la République Emmanuel Macron, qui avait pointé dans une interview sur France 2 les actes de délinquance commis par les étrangers en situation irrégulière, et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, tous deux accusés d’avoir contribué à banaliser le «discours d’extrême droite».

Le RN dénonce une polémique «grossière» alimentée par l’alliance de la Nupes et de la majorité

Dénonçant une manipulation des propos de Grégoire de Fournas, le RN a fait front pour soutenir son élu, Marine Le Pen ayant dénoncé une polémique «grossière». «Souhaiter que les clandestins retournent chez eux, ce n’est pas du racisme ! C’est simplement ce que la loi républicaine se doit d’organiser en cas d’entrée irrégulière», a martelé le député européen Thierry Mariani.

Le candidat à la présidence du parti Jordan Bardella a quant à lui dénoncé une «alliance de l’extrême malhonnêteté entre la France insoumise et le gouvernement», jugeant que celle-ci «ne trompera personne». «Je ne lâcherai rien ! J’assume mes propos sur la politique migratoire anarchique de notre pays et je continuerai à le faire face à la meute politico-médiatique», avait tweeté Grégoire de Fournas, qui s’est défendu en assurant qu’il s’adressait non pas à Carlos Martens Bilongo mais qu’il évoquait un bateau de migrants, dont l’un a récemment été secouru par l’ONG SOS Méditerranée. L’utilisation du singulier ou du pluriel dans sa phrase «Qu’il retourne en Afrique» prononcée à l’oral a déclenché une bataille d’interprétations, le service des comptes-rendus de l’Assemblée ayant retenu la première version. 

Une réunion du bureau de l’Assemblée était programmée peu après le rassemblement organisé par la gauche, afin de décider d’une éventuelle sanction contre l’élu du RN.




«Qu’il retourne en Afrique» : l’Assemblée nationale publie son compte-rendu de la séance polémique


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