France

Mathématiques : la situation en France est très «préoccupante» alerte le CNRS

Les mathématiques vont redevenir obligatoires pour tous les lycéens de la filière générale à compter de la rentrée 2023. Le président du CNRS s'inquiète toutefois de la situation des maths en France, à l'ouverture des assises de cette discipline.

Le président du CNRS Antoine Petit a jugé le 14 novembre «très préoccupante» la situation des mathématiques en France, à l’ouverture des assises de cette matière.

«La situation est très préoccupante et sera catastrophique si nous ne faisons rien», a ainsi déclaré Antoine Petit, en mentionnant le niveau insuffisant des élèves français dans l’enquête internationale Pisa et la pénurie d’enseignants dans cette matière. L’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions (INSMI), qui dépend du CNRS, a rapporté la semaine dernière une «baisse de 8% du nombre d’enseignants-chercheurs en mathématiques depuis l’année 2020».


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Les Assises, qui se tiennent à Paris jusqu’au 16 novembre, doivent dresser un état des lieux de la discipline, identifier les nouveaux besoins en mathématiques et formuler des propositions pour y répondre. 

«La discipline est au cœur de notre société, elle est cruciale pour répondre aux défis», a déclaré la ministre de la Recherche Sylvie Retailleau, citant par exemple les sciences du climat et de l’environnement, qui demandent des capacités de calcul et de modélisation mathématiques toujours plus poussées ; ou encore «les sciences du vivant pour le traitement statistique des données et le suivi épidémiologique».

Une table ronde des Assises est consacrée aux questions sociétales dans les mathématiques, où les femmes sont sous-représentées, de l’enseignement secondaire jusqu’à la recherche. 

«Avec moins de 25 % de femmes parmi les enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs à l’université et les chercheurs et chercheuses dans les organismes, les mathématiques sont les cancres des disciplines scientifiques, au même niveau que l’informatique», selon un rapport que vient de rendre le Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur.

Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye a pour sa part estimé que «l’avenir de l’excellence française en mathématiques se trouve largement du côté des filles». «Notre objectif est la parité filles-garçons», a déclaré le ministre qui a annoncé le 13 novembre le retour d’un enseignement «obligatoire» de la discipline pour tous les lycéens en 2023.

Solidifier les mathématiques dès le plus jeune âge

Les intervenants ont tous insisté sur l’importance de replacer les mathématiques au cœur de l’enseignement, dès le plus jeune âge.

«On n’arrivera pas à changer les choses si la vision des mathématiques ne change pas dans la société», a confié à l’AFP Hugo Duminil-Copin, lauréat 2022 de la prestigieuse médaille Fields. Il a jugé indispensable que chacun dispose d’un «minimum citoyen» en la matière, pour que chacun «puisse affronter la vie de tous les jours».

Nommé «ambassadeur» par Pap Ndiaye pour porter un «message positif» sur les maths auprès des jeunes, le mathématicien a estimé que «quelles que soient les réformes, on n’arrivera pas à changer les choses si la vision des mathématiques ne change pas dans la société».

Néanmoins, l’une des réformes souhaitées par Emmanuel Macron, concernant le lycée professionnel, pourrait réduire le nombre d’heures de la discipline dans le cursus des élèves afin d’augmenter le temps de durée des stages. Ce qui n’a pas empêché le ministre Pap Ndiaye de soutenir sur BFM TV le 15 novembre que «le niveau moyen de la population [était] médiocre».




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