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«Nous sommes ici chez nous» : l’Action française renomme des rues de Stains, la mairie porte plainte

Le groupe nationaliste Action française a mené une opération à Stains pour renommer des rues au nom de personnalités françaises. La mairie évoque un acte de «mépris» et a porté plainte après l'intrusion d'individus dans ses jardins.

L’Action française Paris, mouvement d’inspiration monarchiste et nationaliste, a publié sur son compte Twitter le 10 octobre la vidéo d’une opération menée deux jours plus tôt par le groupe à Stains, pour renommer certaines rues auxquelles la ville avait donné des noms provisoires.

Dans un discours en voix off, l’Action française estime que l’«homogénéité ethno-culturelle» au sein de la majorité municipale de la ville – qui ne compterait que des «noms de famille d’origine arabo-musulmane» – n’autorise pas les élus à nommer les rues de la ville comme cette majorité les nommerait «si elle se trouvait dans l’un de [leurs] pays d’origine, du nom de l’une des femmes de Mahomet».

Les membres du groupe ont alors entrepris de coller des affiches au nom de Sainte-Geneviève, de Simone Veil ou de Marie Curie sur les rues que le conseil municipal avait renommé Djamila Boupacha, Aïcha Khalil ou encore Greta Thunberg. «Nous sommes navrés de vous décevoir Mesdames Messieurs, vous n’êtes ni en Algérie, ni en Tunisie, ni au Maroc. Votre ville est une commune de France et nous ne vous laisserons pas conquérir le sol qui nous appartient, car c’est une terre chrétienne depuis deux millénaires et ce n’est ni avec une, ni avec deux, ni même avec trois ou quatre générations d’immigration massive que vous pourrez changer cela. Nous sommes ici chez nous, et si vous souhaitez vivre comme dans vos pays d’origine, retournez-y», conclut l’Action française dans la vidéo de son opération.

La mairie de Stains dénonce une «haine raciste»

Le jour de la publication de cette vidéo, le maire de Stains Azzédine Taïbi (PCF) a publié un communiqué dénonçant ce qu’il qualifie de «haine raciste», estimant que «la fachosphère passe à l’acte». Le maire dénonce l’intrusion d’une quinzaine d’individus cagoulés dans le jardin de la mairie qui auraient proférés des propos jugés racistes, à savoir : «la France est à nous», «vous salissez la France», «vous n’êtes pas intégrés, à notre image».

Azzédine Taïbi dénonce en outre le fait que le groupe ait recouvert les plaques de rues provisoires installées par la mairie à la suite d’un projet citoyen et artistique comme étant une action de «déstabilisation et de mépris». «En s’attaquant au symbole de l’Hôtel de Ville, la fachosphère s’en prend à la République. Nous ne serons jamais des élu.e.s et des citoyen.ne.s de seconde zone. Nous resterons debout et dignes», prévient le maire, qui assure avoir porté plainte.

Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a apporté son soutien à la mairie de Sains, victime selon lui d’une «incroyable agression». «La violence réelle est d’extrême droite. Darmanin s’en moque», a-t-il écrit sur Twitter.




Stains : le maire inaugure une nouvelle fresque contre le racisme, à l’effigie de Danièle Obono


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