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Selon John Bolton, «l’opposition» en Iran est «armée» depuis le Kurdistan irakien

John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, affirme que des manifestants en Iran ont saisi des armes aux Bassidji et en reçoivent depuis le Kurdistan irakien. Cette région autonome est alliée des Etats-Unis et d'Israël.

Alors que l’Iran traverse depuis plusieurs semaines d’importantes manifestations à travers le pays, John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump a affirmé que «l’opposition est maintenant armée».

Lors d’une interview à la chaîne de télévision persane BBC basée à Londres le 7 novembre, répondant à plusieurs questions relatives à la situation en Iran, le néoconservateur a donné des détails sur la prétendue militarisation des manifestants. Il stipule que les armes ont été «saisies au Bassij, et d’autres armes entrent en Iran depuis le Kurdistan irakien». Le Bassij est groupe paramilitaire qui est notamment employé comme une police des mœurs iraniennes qui intervient régulièrement pour rétablir l’ordre. 

John Bolton, connu pour ses positions bellicistes à l’égard de l’Iran et proche de l’opposition iranienne, déclare que «cela révèle la perspective que l’effort systématique de l’opposition non seulement pour protester mais pour utiliser la force coercitive contre le gouvernement, avec le message que nous ne sommes plus désarmés et que nous pouvons lutter contre le CGRI [corps des gardiens de la révolution islamique]. Cela montre que la position de la République islamique est plus vulnérable que jamais». Pour étayer ses propos, le néoconservateur affirme «qu’il y a des reportages et des vidéos sur les réseaux sociaux qui sortent d’Iran qui montrent que l’opposition a des armes».

Les ennemis de l’Iran à ses frontières

D’ailleurs, le 6 novembre, les gardes-frontières iraniens ont annoncé la saisie d’une cargaison d’armes à la frontière sud-est, en provenance de l’extérieur du pays en direction de la province du Sistan-Balouchestan.

Depuis le début des manifestations, le pouvoir iranien accuse l’étranger de comploter contre sa sécurité intérieure. Téhéran pointe du doigt la responsabilité des services de renseignements américains, israéliens et britanniques mais également les médias saoudiens. Les autorités iraniennes visent en effet le site d’information Iran International, financé par Riyad. Ce média se veut être le porte-parole des manifestations contre le pouvoir en Iran et serait un moyen pour le royaume wahhabite de déstabiliser son ennemi régional historique.


Un ministre iranien accuse le Royaume-Uni de vouloir déstabiliser la République islamique

Les informations révélées par John Bolton expliquerait de surcroît pourquoi l’Iran aurait bombardé plusieurs positions du Kurdistan irakien en septembre dernier. Cette région limitrophe accueille notamment plusieurs opposants iraniens et sert de repli militaire et politique à la présence américaine en Irak. La manifestation en Iran survenue en septembre s’est propagée depuis la partie kurde au nord-ouest du pays, zone limitrophe avec le territoire kurde irakien. De surcroît, cette région autonome entretient de bonnes relations avec l’Etat hébreu. En représailles à une attaque israélienne sur une usine iranienne de drones militaires à Kermanshah en mars dernier, Téhéran avait ciblé une soi-disant base du Mossad au Kurdistan irakien. Depuis l’époque de Saddam Hussein, les Kurdes irakiens reçoivent l’aide militaire et humanitaire des autorités israéliennes en contrepartie d’un pétrole bon marché.

Les déclarations de l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump interviennent quelques jours après les propos de Joe Biden sur l’Iran. Lors d’un discours électoral en Californie, le 3 novembre, le président étasunien a déclaré que son pays allait «libérer» l’Iran. «Ne vous inquiétez pas, nous allons libérer l’Iran. [Les Iraniens] vont se libérer eux-mêmes très bientôt». Des allégations qui avaient été raillées par son homologue iranien Ebrahim Raïssi. 




Le président iranien Ebrahim Raïssi moque la volonté de Joe Biden de «libérer l’Iran»


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