France

Tenue vestimentaire des députés : le port de la veste désormais obligatoire, la cravate recommandée

Après une série de polémiques impliquant notamment les élus Insoumis, le bureau de l'Assemblée nationale a fixé le code vestimentaire applicable aux députés, imposant à nouveau une veste pour les hommes, mais sans obligation de porter une cravate.

Les députés se sont prononcés le 9 novembre pour rendre obligatoire le port de la veste dans l’hémicycle pour les hommes, celui de la cravate étant «recommandé». Le bureau de l’Assemblée a ainsi précisé la «tenue de ville» déjà imposée dans ses instructions générales et s’est prononcé sur une proposition suggérant simplement de «recommander» veste et cravate pour les hommes. Un vote a donc eu lieu en faveur de «la veste obligatoire» dans l’hémicycle, a indiqué une source parlementaire à l’AFP.


L’Assemblée nationale a édicté son dress code pour mettre un terme aux provocations

Par ailleurs, le règlement prohibe désormais explicitement «le port du short et du bermuda», même s’il était interdit de fait par l’exigence d’une tenue de ville. Le sujet de la «tenue vestimentaire en séance» avait été mis à l’ordre du jour à la demande d’Eric Ciotti (Les Républicains), questeur de l’institution. Le député des Alpes-Maritimes avait déploré «une forme de relâchement vestimentaire et comportemental d’un nombre de plus en plus important de députés, notamment de La France insoumise (LFI)» et avait plaidé en juillet pour «une obligation du port de la cravate pour les hommes» auprès de la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance), une demande soutenue par des membres de la majorité.

Le jeune député insoumis du Val-de-Marne Louis Boyard (22 ans) avait parodié fin juillet le courrier du questeur, en pointant «une forme d’arrogance vestimentaire et comportementale d’un nombre de plus en plus important de députés» en particulier chez les élus de la majorité, de LR et du Rassemblement national, tout en réclamant «l’interdiction des costumes aux prix indécents».

Les LFI particulièrement visés

Le port de la cravate avait fait débat dès 2017, avec l’arrivée des premiers députés Insoumis, au style vestimentaire plus relâché que les autres formations, ce qui avait conduit le bureau de l’Assemblée à acter officiellement le droit pour les députés de siéger sans veste ni cravate. Le bureau de l’Assemblée vient donc de revenir sur le port de la veste, ce qui a suscité des railleries de la part des insoumis.

«Incroyable sens des priorités», a réagi le député LFI de la Haute-Vienne Damien Maudet sur Twitter, ajoutant ironiquement : «Heureusement qu’on n’a pas 10 millions de pauvres dans notre pays.»

L’Assemblée avait déjà été le théâtre de polémiques au sujet de la tenue des élus et avait adopté en janvier 2018 un texte exigeant une tenue «neutre», en réaction notamment à un coup d’éclat de l’insoumis François Ruffin, qui avait au cours d’une séance enlevé son pull et dévoilé le tee-shirt du club de football amateur d’Eaucourt portant la mention «Bar-Tabac-Loto Le Salutaire Liercourt», afin de sensibiliser ses pairs à l’importance du travail bénévole dans le milieu sportif, ce qui avait suscité des critiques et l’avait amené à écoper d’une sanction.

Les députés avaient ensuite choisi de prohiber «le port de tout signe religieux ostensible, d’un uniforme, de logos ou messages commerciaux ou de slogans de nature politique», et précisé que la tenue des élus «ne saurait être le prétexte à la manifestation de l’expression d’une quelconque opinion». Cette disposition a été invoquée par la présidente actuelle de l’Assemblée nationale le 3 novembre pour intimer l’ordre à un autre député insoumis, Rodrigo Arenas, de retirer le brassard portant la mention «en grève» qu’il avait choisi d’arborer pour protester contre les usages répétés de l’article 49.3 par le gouvernement.




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