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Etat de droit : Varsovie dit avoir rempli «toutes les conditions» et refuse d’autres concessions

Le président polonais Andrzej Duda s'est dit opposé à de nouvelles concessions à la Commission européenne, qui bloque d'importants fonds de l'UE en raison de préoccupations sur l'indépendance de la justice en Pologne.

Par la voie de son président Andrzej Duda, la Pologne a affirmé le 5 novembre qu’elle ne ferait plus de concessions à l’Union européenne sur le principe du respect de l’Etat de droit.

«Je n’offrirai plus aucune réponse aux suggestions de l’autre partie», a-t-il martelé dans une interview à paraître le 7 novembre dans l’hebdomadaire Sieci et dont des extraits ont été publiés le 5 novembre par le portail wpolityce.pl, proche des conservateurs nationalistes au pouvoir. 

«Je considère que la partie polonaise a manifesté trop de bonne volonté»

«A ma connaissance, nous avons «rempli toutes les conditions pour recevoir les fonds du plan de relance», a-t-il ajouté. Il s’agit de quelque 35 milliards d’euros destinés à remédier aux conséquences de la pandémie du Covid-19. 


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Varsovie a procédé à quelques modifications de ses réformes de la justice pour répondre formellement aux critiques de Bruxelles et de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), mais ces changements n’ont pas été considérés suffisants aux yeux de la Commission européenne pour assurer l’indépendance des juges vis-à-vis du pouvoir politique.  

Interrogé sur un éventuel assouplissement de la position polonaise, Andrzej Duda l’a jugé inopportun. «Je ne crois pas qu’un nouveau pas vers les attentes de l’autre partie puisse donner des résultats. Je considère que la partie polonaise a manifesté trop de bonne volonté», a-t-il précisé.

Enfin, il a estimé que «le camp libéral de gauche, dont les représentants sont majoritaires à la Commission, veut à tout prix provoquer un changement au pouvoir en Pologne».

Une division dans le rang des conservateurs polonais ?

Selon les médias polonais, les conservateurs nationalistes au pouvoir à Varsovie sont divisés quant à l’attitude à adopter face à Bruxelles, notamment en ce qui concerne le «test d’impartialité» d’un juge malgré les changements annoncés côté polonais. 

Certains voudraient offrir des garanties supplémentaires à la Commission par voie de négociations, dans lesquelles le chef de l’Etat n’aurait pas à intervenir. D’autres n’excluent pas une nouvelle loi, à laquelle le chef de l’Etat, bien que proche du parti au pouvoir, pourrait en principe opposer son veto.

En août dernier, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait assuré qu’il allait envoyer à Bruxelles sa première demande de versement «fin octobre ou début novembre». Mais d’après les médias, Varsovie attend pour le faire d’avoir l’assurance que sa position est acceptable pour la Commission.




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