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«Garanties réelles»: auprès d’Erdogan, Poutine exige de Kiev le respect de l’accord céréalier

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont échangé après l'attaque sur le port de Sébastopol qui a conduit la Russie à suspendre sa participation à l'accord d'Istanbul. Les deux chefs d'Etat entendent maintenir des contacts bilatéraux réguliers.

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont échangé par téléphone ce 1er novembre, soit trois jours après que la Russie a suspendu sa participation à l’accord céréalier conclu en juillet sous l’égide de l’ONU et de la Turquie. Pour rappel, la défense russe avait annoncé son retrait de l’accord en réponse à une attaque de drones sur le port de Sébastopol en Crimée, qu’elle avait imputée à l’Ukraine. 


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«Il est nécessaire de mener une enquête détaillée sur les circonstances de cet incident, et aussi de recevoir de Kiev des garanties réelles du strict respect de l’accord d’Istanbul, notamment sur la non-utilisation du couloir humanitaire à des fins militaires», a notamment fait valoir le président russe à son homologue turc, selon le communiqué du Kremlin publié après la conversation téléphonique entre les deux présidents.

«Il a été souligné que le régime de Kiev, avec le soutien de ses superviseurs occidentaux, avait utilisé le couloir humanitaire maritime, créé pour le transport des céréales ukrainiennes, pour effectuer des frappes contre les infrastructures et les navires de la Flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, qui assuraient le fonctionnement sécurisé de cette route», peut-on lire dans le communiqué russe.

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Pour rappel, s’il a permis l’exportation de plusieurs millions de tonnes de céréales coincées dans les ports ukrainiens depuis le début du conflit en février, l’accord céréalier est sujet à controverse concernant son application réelle. Ainsi, toujours selon la présidence russe, Vladimir Poutine a regretté auprès du président turc «le non-respect» par Kiev de la partie de l’accord portant sur «le déblocage des exportations des produits agricoles russes et des engrais sur les marchés mondiaux».

«En outre, il a été à nouveau souligné qu’en trois mois d’application de cet accord, l’objectif consistant à donner la priorité à l’approvisionnement alimentaire des pays les plus nécessiteux n’avait toujours pas été atteint», a encore fait valoir le Kremlin, qui a maintenu sa volonté de «fournir gratuitement des quantités importantes de céréales et d’engrais à l’Afrique». Il a été convenu entre les deux chancelleries de maintenir des contacts bilatéraux réguliers à différents niveaux, rapporte par ailleurs le Kremlin. 

Simultanément à cette conversation entre les deux chefs d’Etat, les ministres de la Défense russe et turc ont également évoqué le devenir de l’accord céréalier lors de deux entretiens téléphoniques au cours de ces dernières 48 heures.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est lui aussi entretenu au téléphone avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu, appelant également à «des garanties fiables» pour permettre la reprise de l’accord céréalier.




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