France

Meurtre de Lola : un hommage sobre et recueilli organisé à Paris

Plusieurs centaines de personnes ont participé le 16 novembre à un rassemblement en hommage à la jeune fille assassinée brutalement mi-octobre. Comme l'avaient souhaité les parents, aucun officiel ou représentant politique n'était présent.

Une marche en hommage à Lola, l’adolescente de 12 ans assassinée sauvagement et dont le corps martyrisé avait été retrouvé le 14 octobre dans une malle, s’est déroulée le 16 novembre dans le quartier du XIXe arrondissement de Paris où la famille réside depuis près de 20 ans. Le cortège, composé de plusieurs centaines de personnes, s’est mis en mouvement vers 16h avec en première ligne des enfants, suivis du père, de la mère et des frères de Lola, vêtus d’un t-shirt blanc à son effigie. 

Des dizaines de collégiens les entouraient, souvent porteurs de roses blanches. Dans un grand silence, la foule a marché vers le lieu de résidence de l’adolescente, où elle avait été violentée et étranglée il y a un mois après être rentrée du collège proche. Le cortège s’est recueilli, en musique, devant son portrait. Puis il s’est arrêté sur l’esplanade de la mairie, où la mère de Lola, Delphine, a pris la parole pour la première fois publiquement. Les parents avaient prévenu qu’ils ne répondraient à aucune demande d’interview.

«C’est dans ces moments difficiles, d’une violence extrême, que le meilleur côtoie le pire», a déclaré la mère à la foule. «Le meilleur, c’est vous ici présents, c’est la solidarité, c’est la fraternité qui permet de croire encore aux valeurs qui nous unissent», a-t-elle lancé, ajoutant : «Le pire, ce sont les utilisations de l’image de notre fille à des fins mercantiles ou politiciennes.»

Le 18 octobre, la principale suspecte avait été mise en examen pour «meurtre» et «viol aggravé» puis écrouée. Cette jeune femme algérienne de 24 ans, Dahbia B., était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), ce qui avait suscité de virulentes polémiques, la droite s’en prenant à cette occasion à la gestion de l’immigration irrégulière par le gouvernement. Celui-ci avait fustigé «l’indécence» de cette «récupération politique», une qualification vivement contestée par le Rassemblement national et Reconquête qui avaient dénoncé en réaction un «chantage» destiné à empêcher tout débat.

Quelques jours après la découverte du corps de Lola, des centaines de personnes s’étaient en effet réunies à Paris à l’appel de l’«Institut pour la justice», une association réputée proche d’Eric Zemmour : le polémiste était présent, aux côtés de plusieurs cadres de son mouvement. Les députés du RN avaient quant à eux choisi de ne pas s’associer à cette manifestation, préférant observer une minute de silence devant l’Assemblée nationale.

Pour la mère de Lola, «il ne faut pas répondre à la violence par la violence»

Aucun signe d’appartenance à un mouvement politique ni aucune écharpe officielle n’étaient visibles dans le cortège rassemblé le 16 novembre, comme l’avaient demandé la famille. La mère de Lola a appelé à faire confiance «au temps long de la justice». «Nous comprenons le besoin de comprendre comment et pourquoi cette jeune femme a pu attenter de façon si odieuse à la vie d’une petite fille», a déclaré sa mère. « Si nous voulons savoir et comprendre, il ne faut pas répondre à la violence par la violence», a-t-elle ajouté.


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Parmi les marcheurs, des enfants ayant connu Lola comme championne de France de gymnastique aérobique étaient présents, ainsi que de nombreux voisins. «Cela fait soixante ans que je passe devant l’immeuble de Lola […], c’est terrible», a confié à l’AFP l’un d’entre eux, indiquant que le meurtre l’avait «complètement retourné». Quelques bouquets de roses blanches avaient de nouveau été déposés sur des bords de fenêtre au rez-de-chaussée de la résidence. Une petite mosaïque rose représentant le visage de Lola a été apposée sur un mur, en mémoire de l’enfant, enterrée le 24 octobre dans le Pas-de-Calais.

La famille a annoncé qu’une fondation ou association serait créée en soutien aux enfants victimes de violence, et que l’ancien maire de New York Michael Bloomberg s’était engagé à la soutenir financièrement.




Des rassemblements à travers la France pour Lola et «pour les victimes» (IMAGES)


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