Economie

Economisez l’énergie, demande le régulateur britannique

L’Ofgem, régulateur britannique de l'énergie, va lancer une campagne d'incitation aux économies d'énergie, tandis que le gouvernement s'y refuse pour l'instant.

«Nous devrions tous penser à la manière de réduire notre utilisation d’énergie là où c’est possible», a plaidé Jonathan Brearley, le directeur de l’Ofgem, le régulateur britannique de l’énergie, lors d’un discours publié ce 13 octobre sur le site du régulateur. «Ce n’est pas seulement une manière directe de réduire nos factures. Cela aide aussi à la sécurité de notre approvisionnement, contribue à la décarbonation et économise de l’argent pour les finances publiques», a-t-il argumenté.

Jonathan Brearley a rappelé que les cours du gaz et de l’électricité sont à des niveaux élevés records, qui «font mal aux entreprises et aux familles». «Et nous entrons dans l’hiver, au milieu d’une guerre en Europe où la Russie utilise le gaz comme arme géopolitique», a-t-il poursuivi, en faisant référence aux réductions de livraisons de gaz russe à l’Europe depuis le début de l’intervention russe en Ukraine et les sanctions occidentales prises en réaction.

Les ménages britanniques accablés par les hausses

Le directeur de l’Ofgem souligne qu’en dépit des aides massives mises en place par le gouvernement de Liz Truss pour plafonner les factures d’électricité des particuliers à 2 500 livres par an pour un foyer moyen, ces factures pèsent «le double de ce qu’ils payaient un an plus tôt».


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Ce gel, acté début septembre par Downing Street, faisait suite à la hausse annoncée par l’Ofgem de son «plafond de tarification autorisé». Une envolée de 80% des tarifs applicables par les fournisseurs, à compter du 1er octobre, faisant flamber la facture énergétique d’un foyer britannique moyen de 1 971 livres par an à 3 549 livres.

Le gestionnaire du réseau électrique britannique National Grid ESO a par ailleurs mis en place des incitations financières pour réduire la consommation «à des moments clés pour réduire la demande sur l’ensemble du système». A l’inverse, début octobre, le secrétaire d’Etat au Climat, Graham Stuart, avait notamment affirmé, sur la question des économies d’énergies, que Downing Street «n’envoie pas ce message».

Ailleurs en Europe, les gouvernements mènent d’actives campagnes d’incitations aux économies d’énergie face à la flambée des cours du gaz et de l’électricité, et aux risques pesant sur l’approvisionnement. Ils mettent aussi en place des mesures pour réduire la consommation au sein des administrations et bâtiments publics.

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Jonathan Brearley a de son côté relativisé les risques éventuels de coupures d’électricité au Royaume-Uni. Début octobre, un rapport de National Grid ESO avait fait l’effet d’une bombe en prévenant que, dans un scénario extrême d’arrêt des importations de gaz depuis l’Europe, combiné à une production locale insuffisante, des coupures de courant de plusieurs heures pourraient être instaurées. «Pour être clair, je ne pense pas qu’une urgence dans l’approvisionnement soit à envisager», a insisté le directeur de l’Ofgem.

Il a répété, comme le fait le gouvernement britannique, que le Royaume-Uni était en «bonne position comparé à [ses] autres voisins européens», car le pays dépend moins du gaz russe que l’Allemagne par exemple, notamment parce qu’il produit une partie du gaz qu’il consomme. Jonathan Brearley admet toutefois que «l’hiver devrait être difficile». Et d’ajouter : «nous ne pouvons pas éliminer tous les risques».




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